Il faut quelques millions d'années pour passer du stade de végétaux à celui de pétrole. Pour sauter cette étape, il existe une autre solution vieille, elle, de quelques dizaines de miliers d'années: brûler directement le bois sans le faire passer par la case pétrole. Pour simplifier le transport du bois et l'efficacité du chauffage, on peut éventuellement transformer le bois en charbon de bois.
Tant qu'on n'a pas recours à la déforestation pour produire le bois, ces deux solutions (bois et charbon de bois) n'émettent
pas de CO2. En effet, le arbres séquestrent le CO2 lorsqu'ils poussent et le libèrent dans l'atmosphère quand ils brûlent. Puis les nouveaux arbres qui poussent capturnt à nouveau le CO2, etc. Si la forêt est bien gérée, c'est une énergie propre de point de vue de l'effet de serre. En revanche, c'est très mauvais en ce qui concerne d'autres polluants: suies, particules imbrûlées, etc.
A noter: il existe des méthodes qui permettent de produire du pétrole de synthèse à partir de houille (charbon de terre). Cette réaction, dite de Fischer-Topsch, a été découverte dans les années 30 et développée industriellement par l'Allemagne nazie au cours de la 2ème Guerre Mondiale. Sans autre grand gisement de pétrole que celui Roumanie (tombée aux mains de l'URSS en août 44, neuf mois avant la fin de la guerre), l'Allemagne eut recours à cette méthode pour fabriquer à partir de charbon l'essence pour ses armées.
Le procédé tomba ensuite dans l'oubli jusqu'à ce que l'ONU décrète un embargo contre l'Afrique du Sud pour tenter de mettre fin à l'Apartheid. Ce pays, doté de riches gisements de charbon, reprit à son compte les développements allemands construisit des usines de pétrole de synthèse et continua à développer le procédé. Sassol (compagnie nationale sud africaine) est aujourdhui un des leaders mondiaux du CTL ("Coal To Liquids": du charbon au liquide).
On pourrait donc imaginer produire du pétrole à partir de charbon de bois (bien que ce dernier soit de faible qualié par rapport à la houille) au terme d'un cycle long, coûteux en énergie et au rendement faible. Il vaut mieux utiliser directement le bois, d'autant plus qu'il existe des méthodes beaucoup plus simples pour produire des bio-carburants à partir de colza ou de canne à sucre.
Cela dit, il reste du pétrole pour encore des années. La production maximale sera atteinte vraisemblablement entre 2030 et 2050, et on continuera à extraire du pétrole pendant plus de 100 ans, en quantités de plus en plus faibles. Au passage, le coût de l'énergie va flamber et il y aura une très forte incitation à passer à d'autres types d'énergie: hydraulique, éolien, solaire, nucléaire, bio-carburants (dont le bois), etc. Et peut-être un jour la fusion nucléraire conrôlée...